

 support EGALE Canada by making a donation
Renseignements
: Isabelle Gareau
Tél. : (514) 356-8888, poste 2139
Cell. : (514) 237-4432
|
|
Droit
au mariage pour les couples de même sexe
Les centrales
syndicales et le mouvement des femmes appuient la cause des gais et lesbiennes
Montréal,
le mercredi 7 novembre 2001 - À la veille de l'audition de
la cause d'un couple d'hommes gais réclamant le droit de se marier
devant la Cour supérieure du Québec, la Coalition québécoise
pour la reconnaissance des conjoints et conjointes de même sexe
a tenu une conférence de presse aujourd'hui afin de manifester
son soutien à la
cause menée par Michael Hendricks et René LeBoeuf et exprimer
son inquiétude face à la position du gouvernement du Québec
dans ce dossier.
" Plus des deux
tiers de la population québécoise sont pour le mariage des
gais et des lesbiennes : le gouvernement du Québec ira-t-il à
l'encontre de cette volonté populaire ?". Telle a été,
d'entrée de jeu, la déclaration ce matin de la porte-parole
de la Coalition pour la reconnaissance des conjoints et conjointes de
même sexe, Mme Irène
Demczuk.
La Coalition était
représentée par la présidente de la Fédération
des femmes du Québec, Mme Vivian Barbot, la secrétaire générale
de la CSN, Mme Lise Poulin, la vice-présidente de la CSQ, Mme Jocelyne
Wheelhouse, la conseillère syndicale de la FTQ, Mme Denise Gagnon,
la coordonnatrice de l'Association des mères lesbiennes et de la
Table de concertation des lesbiennes et des gais du Québec, Mme
Nicole Paquette, et par la coordonnatrice et porte-parole de la Coalition,
Mme Irène Demczuk
Mme Demczuk a profité
de cette conférence de presse pour rappeler que les couples de
même sexe veulent obtenir le droit de se marier civilement pour
les mêmes raisons que les couples hétérosexuels. "
Les couples de gais et de lesbiennes sont unis par des liens d'amour,
d'engagement et de soutien mutuel. En revendiquant le droit de se marier,
ces couples revendiquent le droit de pouvoir s'aimer et d'être reconnu
solennellement comme conjoint et conjointe face à leurs proches,
à leur communauté et aux services publics. Or, il n'y a
que le mariage comme institution qui puisse contrer la dévalorisation
des couples homosexuels et fournir une reconnaissance sociale pleine et
entière aux conjugalités gaie et lesbienne ", a déclaré
Mme Demczuk.
Au-delà de
l'amour, le mariage est aussi un contrat qui comporte des droits, des
protections et des obligations. Actuellement, les couples hétérosexuels
ont le choix entre l'union de fait et le mariage. Les couples de gais
et de lesbiennes veulent obtenir le même choix en ce qui
concerne leur statut conjugal. En étant exclus des dispositions
relatives au mariage dans le Code civil du Québec, les couples
de même sexe sont privés d'un ensemble de droits tels le
consentement aux soins en cas d'inaptitude, l'héritage sans testament,
le patrimoine familial et la pension alimentaire au conjoint, ce qui entraîne
d'importants
effets dans leur vie quotidienne.
"Permettre aux
couples de même sexe de se marier est une question de justice sociale,
d'égalité des droits et d'égalité de statut
entre les citoyens. Nous demandons aux gouvernements du Québec
et du Canada d'éliminer cette discrimination fondée sur
l'orientation sexuelle qui porte atteinte à la dignité des
couples de gais et de lesbiennes en les traitant comme des citoyens et
citoyennes de seconde classe ", d'affirmer les représentantes
des trois centrales syndicales.
Pour la présidente
de la Fédération des femmes du Québec, Mme Vivian
Barbot, " l'accès des lesbiennes et des gais au mariage ne
met nullement en péril la famille comme le prétendent certaines
organisations, au contraire. Cela signifie que le mariage en tant qu'institution
peut et doit s'adapter à la diversité réelle des
couples et des familles présente dans la société
québécoise ".
Les derniers sondages
indiquent que plus des deux tiers de la population québécoise
sont en faveur du mariage pour les couples de même sexe (Environics,
avril 2001 [69%] et Léger Marketing, juin 2001 [76,5%]). "
Le gouvernement du Québec doit faire écho à cette
majorité et éliminer
la discrimination dans l'article 365 du Code civil qui réserve
le droit de contracter mariage aux
seuls couples de sexe opposé ", affirme Mme Demczuk.
Les membres de la
Coalition mettent en garde le gouvernement du Québec de proposer
une formule de partenariat enregistré des couples homosexuels plutôt
que de leur accorder le droit au mariage comme solution législative
à ce litige. " La création de partenariats enregistrés
pour les couples de même sexe donnerait un signal que ces derniers
sont moins dignes d'être reconnus comme époux que les couples
hétérosexuels. Est-ce là notre vision de l'égalité
en tant que société québécoise ? ", demande
Mme Demczuk. " Si nous adhérons véritablement
comme société aux valeurs de respect, d'égalité
et de dignité telles que promues dans la Charte, nous ne pouvons
qu'être en désaccord avec toute proposition qui accorderait
aux couples de même sexe et à leurs familles un statut différent
de la majorité, voire un statut moindre ". La
Coalition réclame une rencontre avec le ministre de la Justice
pour discuter de la solution législative qu'il entend proposer
face à l'exclusion des couples de même sexe des dispositions
du Code civil sur le mariage.
La Coalition interviendra
dans la cause qui oppose Hendricks et LeBoeuf à la Procureure générale
du Canada, à la Procureure générale du Québec
de même qu'à l'Alliance francophone des protestants évangéliques
du Québec et à la Ligue catholique pour les droits de l'homme
en Cour supérieure. Elle est représentée par Me Noël
Saint-Pierre du bureau Saint-Pierre et Grenier. Rappelons que l'audition
de la cause est prévue du 8 au 16 novembre 2001 au Palais de justice
de Montréal.
|